Depuis des décennies, le métier de l’acheteur est en perpétuelle évolution.

 

Le métier d’acheteur dans les années 90′

L’acheteur est souvent qualifié de « Cost killer » . Ces objectifs de qualité, de coût et de délai sont fixés à court terme. Les effets de la mondialisation permettent à l’acheteur d’effectuer des « savings directs » ou « économies financières directes » avec des coûts de main d’œuvre très inférieurs à ceux pratiqués en France.

Les acheteurs s’orientent ainsi vers les pays Asiatiques pour leurs achats de matières premières ainsi que pour la manufacture de pièces assemblées. Des lignes de production industrielles françaises disparaissent pour s’implanter en Chine. L’externalisation des activités non lucratives et non qualifiantes est également de rigueur. L’acheteur doit négocier avec ses fournisseurs et ainsi permettre à l’entreprise de réaliser des gains financiers « mesurables directement » par rapport à l’année précédente sur un achat similaire. On massifie les commandes pour obtenir de meilleurs prix.

Un acheteur dans les années 2000

L’acheteur prend en compte les aspects environnementaux, sociaux & éthiques.

Les achats évoluent vers une approche dite « responsable » et une gestion des risques est mise en place.

Les objectifs court et long terme cohabitent. Cette direction stratégique contribue à la performance globale de l’organisation. Les « savings » à court terme sont remplacés par des bénéfices à long terme.

L’acheteur doit ainsi prendre en compte nombreux critères dans sa recherche de solutions, de fournisseurs. Pour faire l’acquisition de textile dans des pays à bas coûts, il doit également prendre en compte les conditions environnementales dans lesquelles sont produites les matières ; les produits utilisés répondent ils aux critères du cahier des charges ? Dans quelles conditions la production est-elle réalisée et par qui ? Ainsi, l’acheteur devient plus exigeant et son travail demande une réelle analyse préalable de son environnement et du produit. Il est en position de force puisque le fournisseur doit se plier au cahier des charges de l’acheteur s’il souhaite obtenir la commande.

Et depuis 2015 ?

L’acheteur est responsable de son fournisseur : celui-ci est qualifié de « partenaire » car les fournisseurs sont des clients potentiels. Le but étant de créer ensemble de la valeur. La position de l’acheteur devient transverse. Il est un coordinateur de la relation. Il doit manager sa relation avec ses prescripteurs ainsi qu’avec ses fournisseurs. L’approche se fait en coût global. On parle même d’un changement probable de dénomination de l’acheteur…

L’acheteur « Cost killer » pourrait devenir Manager des ressources externes » ou LED « Leader For Extended Development ou Business Developer au sein de son entreprise ».

Ainsi, il ne se trouve plus en position de force vis-à-vis de son fournisseur mais bien dans une relation d’affaires avec un partenaire. Ce partenariat leur permettra de créer une relation de confiance, « gagnant gagnant » où chacun doit respecter ses engagements et atteindre ses objectifs respectifs.

N’hésitez pas à échanger avec les fournisseurs lors de salons ou bien pendant votre phase de sourcing, soyez curieux ! La relation acheteur/fournisseurs est fondamentale puisqu’elle est riche de connaissance et d’enseignement. Il ne doit plus y avoir de distinction entre les acheteurs du privé et du public. De nature, l’acheteur doit être curieux pour trouver la meilleure solution d’un point de vue technique, économique, qualitative… Créer du lien avec vos fournisseurs vous permettra d’obtenir des informations fondamentales.

Ne perdez pas votre objectif de vue tout en créant des relations d’affaires avec vos fournisseurs dits « partenaires ».